Marseille : Organisation d’un forum des lanceurs d’alerte JEUDI 25 JANVIER 2018 (Nuit des idées)
A l’heure où tous les médias parlent de la protection des lanceurs d’alertes, des procès dits LuxLeaks ou Tefal, ou de l’absence de procès Servier/Mediator, de l’indiscutable alerte environnementale et climatique, nos rencontres, en présence de lanceuses et lanceurs d’alerte, de citoyens vigilants, de journalistes et de personnalités venus des deux rives de la Méditerranée et du reste de l’Europe, sera l’occasion de présenter ce qui s’écrit et se publie, de permettre la rencontre d’auteurs rigoureux avec le monde de l’édition, de réfléchir à ce qui entoure le lancement de l’alerte.
Qu’il s’agisse d’Alerte environnementale ou sanitaire, politique ou financière, les intérêts s’affrontent. Le monde des affaires souhaite protéger le secret, le monde politique y aspire tout en tenant un discours sur la transparence. Le débat législatif hésite comme en témoigne la loi Sapin 2 avec des dispositions sur la protection de certains lanceurs d’alerte et des dispositions protégeant le secret des affaires ou autorisant les écoutes massives.
De là où ils se trouvent, les lanceurs d’alerte et les citoyens vigilants révèlent. Les révélations de Chelsea Manning ou Edward Snowden ont été médiatisées. En France, les affaires Cahuzac, UBS, LuxLeaks, Médiator … ont mis en lumière des femmes et des hommes qui rendent publiques des analyses et des affaires qui remettent en cause des pouvoirs établis et des pratiques douteuses.
En France aussi, lanceuses et lanceurs d’alertes connu-e-s ou inconnu-e-s se trouvent dans des situations économiques et sociales désastreuses suite à leurs licenciements et aux poursuites dont ils sont victimes.
Définitions du lanceur d’alerte
Le Conseil de l'Europe définit en 2014 le lanceur d'alerte comme « toute personne qui fait des signalements ou révèle des informations concernant des menaces ou un préjudice pour l'intérêt général dans le contexte de sa relation de travail, qu'elle soit dans le secteur public ou dans le secteur privé. »
Loi Sapin 2 : un lanceur d'alerte "est une personne physique qui révèle ou signale, de manière désintéressée et de bonne foi, un crime ou un délit, une violation grave et manifeste d'un engagement international régulièrement ratifié ou approuvé par la France (...) de la loi ou du règlement, ou une menace ou un préjudice graves pour l'intérêt général, dont elle a eu personnellement connaissance".
Wikipédia : Un lanceur d'alerte est toute personne, groupe ou institution qui, ayant connaissance d'un danger, un risque ou un scandale, adresse un signal d'alarme et, ce faisant, enclenche un processus de régulation, de controverse ou de mobilisation collective. Il n'est pas dans une logique d'accusation visant quelqu'un en particulier mais affirme divulguer un état de fait, une menace dommageable pour ce qu'il estime être le bien commun, l'intérêt public ou général. Le (ou la) lanceur(se) d'alerte prend des risques réels au nom de la cause qu'il entend défendre et diffuser : il met souvent en risque sa santé financière ou physique, la tranquillité de son couple ou de sa famille, sa sécurité personnelle, et son image (en cas de médiatisation, son nom et son visage sortent alors de l'anonymat – au sens de non-célébrité). Les lanceurs d'alertes sont régulièrement l'objet depoursuites-bâillons : des procédures judiciaires dont le but réel est de censurer et ruiner un détracteur2.
A la Friche ou à la Maison de l’architecture et de la ville : une « formation » le samedi. Formation à donner l’alerte lorsqu’on est témoin (souvent au travail, pas que) de corruption, de scandale sanitaire, financier ou environnementaux. Ce qu’on risque, comment risquer le moins possible, ce à quoi on peut s’attendre comme réaction, l’importance de parler dans l’intérêt du plus grand nombre malgré les difficultés, s’entourer de soutien.
ou « Camp d’entraînement à l’alerte »
Olivier Dubuquoy (réalisateur de Zone rouge) / Raymond Avrillier (tombeur d’Alain Carignon à Grenoble) / Jean Luc Touly (syndicaliste, lanceur d’alerte Veolia) / Martin Boudot (Cash Investigation)
- première table-ronde : ALERTER POUR AGIR
Quels intervenants ? 19h-21h
·Stéphanie Gibault (lanceuse d’alerte UBS France)
·Daniel Lebègue ou Eric Alt (Anticor)
·Sophie Beau (SOS Méditerranée)
·Julian Assange via skype
·Jean Marc Bikoko (syndicaliste camerounais, La dynamique citoyenne)
·Charles Sanches (coordonnateur Plaf, Plateforme de protection des lanceurs d’alerte en Afrique)
·Elise Lucet (Cash investigation)
·Alain Deneault (philosophe, soutien aux lanceurs d’alerte)
·Mustapha Adib (lanceur d’alerte corruption dans l’armée marocaine)
·Jean-Luc Touly (ex salarié Véolia, ex syndicaliste, animateur du Front Républicain d’Intervention Contre la Corruption –FRICC)
·Olivier Dubuquoy (lanceur d’alerte contre les boues rouges d’Altéo)
·Anne-Marie Casteret (journaliste, lanceuse d’alerte sang contaminé)
- deuxième table ronde : LA PROTECTION des lanceurs d’alertes.
Etat des lieux et revendications.22h-24h
·Irène Frachon (pneumologue, lanceuse d’alerte du scandale du Médiator)
·Nicole-Marie Meyer (responsable de Transparency France)
·Martin Pigeon (chercheur CEO)
·Gilles Devers (Avocat, auteur de la protection du lanceur d’alerte)
·Eva Joly ou Michèle Rivasi (eurodéputées)
·Enrico Ceci (lanceur d’alerte italien, projet de fédé internationale des lanceurs d’alerte)
·Yann Galut (député de gauche, spécialiste du sujet)
·Charles Duchaîne (Agence française anti-corruption)
Animation des tables rondes = Hervé Kempf / Florence Hartmann / Edwy Plenel